"Les français pensent qu'en Espagne il n'existe que
les taureaux et les sévillanes et la Galice est totalement
inconnue des parisiens. Ils pensent que la communauté autonome
gallega n'existe pas ou que c'est la Bretagne".
E.G. A Illa
Photo
: J.L. Oubiña
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Cette
jeune photographe a vécu à l'Ile de Arosa jusqu'à
ses cinq ans puis elle a émigré à Paris où
elle réside encore. Là-bas, elle a étudié
les beaux-arts, le théâtre, le cinéma et la photographie
et elle parle parfaitement l'anglais, le français et l'espagnol.
De ce parcours académique,
quelle profession en a surgit ?
Je travaille comme graphiste et comme photographe spécialiste
du noir et blanc, mon activité principale est la conception
de maquette graphique. J'ai comme principal client une revue de bande
dessinée.
Pourquoi avoir choisi la photographie ?
En réalité, je me destinais d'abord au cinéma
mais avant ce n'était pas aussi facile de faire des films comme
maintenant avec les caméras digitales. Alors j'ai opté
pour la photographie parce que cela me coûtait moins cher. cependant,
comme j'ai été formé sur plusieurs disciplines
et que je travaille sur l'Internet depuis 1995, je peux faire des
travaux variés comme la maquette graphique de livres ou de
revues. j'ai également une galerie à Paris où
j'ai exposé les photographies de l'Ile comme par exemple celles
sur la procession de la Virgen del Carmen.
Vous avez fait beaucoup d'expositions ?
J'en ai fait une sur l'Ile, cinq à Paris et j'en aurai une
à Cambados l'année prochaine.
Quels sont vos futurs projets concernant
cet art ?
Je vais éditer des cartes postales avec des photographies noir
et blanc de Galice, parce que je n'en ai encore vu aucune dans les
boutiques alors qu'en France c'est assez commun. Là-bas il
y a beaucoup de gens qui pratiquent ce genre de photographie. De plus,
je vais publier un livre de photographies de Galice mais je cherche
encore un éditeur gallego pour l'éditer avec lui.
Qu'est ce que vous aimez le plus photographier ?
Ce que je préfère ce sont les portraits mais aussi les
paysages, surtout gallegos !
Vous aimeriez travailler comme
photographe en Galice ?
J'aimerais faire des documentaires ou des expositions artistiques.
L'idéal serait de faire un livre d'images pour préserver
le passé, les choses anciennes comme les lavoirs ou les calvaires
qui avec le temps se détériorent à cause de leur
état d'abandon.
mes photographies se caractérisent par leur coté documentaire.
J'aimerai aussi en faire pour la presse gallega car à Paris,
il y a des correspondants mais pas de photographes.
Pourquoi préférez
vous les photographies en noir et blanc plutôt qu'en couleur ?
Quand on regarde une photographie en noir et blanc, on regarde ce
qu'il y a à voir sans être distrait par les couleurs,
on se centre plus sur l'image alors qu'en couleur, on peut prendre
une belle photo mais en fin de compte, ce qui est beau, ce sont les
couleurs.
Que signifie pour vous la photographie ?
C'est une manière d'être témoin de quelque chose
qui a été, d'une réalité. Alors que le
peintre peut peindre seul chez lui, parce que ce qu'il peint est issu
de son imagination, le photographe doit sortir. Photographier signifie
"écrire avec de la lumière", saisir un instant
de réalité et le conserver. Il y a beaucoup de photographes
qui lors d'un événement important vont tous au même
endroit, ils se mettent "en tas". Je ne fais pas comme ça,
je n'utilise pas deux cents fois mon index pour faire deux cent fois
la même image. Je reste en retrait, j'observe ce qu'il y a à
voir et je prend la photo.
Pour gérer la reproduction
de vos oeuvres, je suppose que vous faites partie d'une entreprise ?
Oui, l'entreprise s'appelle Arquemuse et elle est composée
de six auteurs. C'est là que nous gérons nos commandes
d'auteur, mon département s'appelle Mon Oeil, nous avons aussi
créé un centre d'information pour les auteurs, où
je donne des cours pour qu'ils sachent vendre leur oeuvres.
Niki Picalitos , c'est votre
vrai nom ou un pseudonyme artistique ?
C'est mon nom d'artiste, mon véritable patronyme c'est Guillán
Sánchez.
Que pensent les Français
de la Galice ?
Les français pensent qu'en Espagne il n'existe que les taureaux
et les sévillanes et la Galice est totalement inconnue des
parisiens. Ils pensent que la communauté autonome gallega n'existe
pas ou que c'est la Bretagne. |