Faro de Vigo, mercredi 8 août 2001

Rubrique : Elle a la parole

Niki Picalitos

Photographe


"Les français pensent qu'en Espagne il n'existe que les taureaux et les sévillanes et la Galice est totalement inconnue des parisiens. Ils pensent que la communauté autonome gallega n'existe pas ou que c'est la Bretagne".


E.G. A Illa

Photo : J.L. Oubiña

Cette jeune photographe a vécu à l'Ile de Arosa jusqu'à ses cinq ans puis elle a émigré à Paris où elle réside encore. Là-bas, elle a étudié les beaux-arts, le théâtre, le cinéma et la photographie et elle parle parfaitement l'anglais, le français et l'espagnol.
— De ce parcours académique, quelle profession en a surgit ?
Je travaille comme graphiste et comme photographe spécialiste du noir et blanc, mon activité principale est la conception de maquette graphique. J'ai comme principal client une revue de bande dessinée.
— Pourquoi avoir choisi la photographie ?
En réalité, je me destinais d'abord au cinéma mais avant ce n'était pas aussi facile de faire des films comme maintenant avec les caméras digitales. Alors j'ai opté pour la photographie parce que cela me coûtait moins cher. cependant, comme j'ai été formé sur plusieurs disciplines et que je travaille sur l'Internet depuis 1995, je peux faire des travaux variés comme la maquette graphique de livres ou de revues. j'ai également une galerie à Paris où j'ai exposé les photographies de l'Ile comme par exemple celles sur la procession de la Virgen del Carmen.
— Vous avez fait beaucoup d'expositions ?
J'en ai fait une sur l'Ile, cinq à Paris et j'en aurai une à Cambados l'année prochaine.
— Quels sont vos futurs projets concernant cet art ?
Je vais éditer des cartes postales avec des photographies noir et blanc de Galice, parce que je n'en ai encore vu aucune dans les boutiques alors qu'en France c'est assez commun. Là-bas il y a beaucoup de gens qui pratiquent ce genre de photographie. De plus, je vais publier un livre de photographies de Galice mais je cherche encore un éditeur gallego pour l'éditer avec lui.
— Qu'est ce que vous aimez le plus photographier ?
Ce que je préfère ce sont les portraits mais aussi les paysages, surtout gallegos !
— Vous aimeriez travailler comme photographe en Galice ?
J'aimerais faire des documentaires ou des expositions artistiques. L'idéal serait de faire un livre d'images pour préserver le passé, les choses anciennes comme les lavoirs ou les calvaires qui avec le temps se détériorent à cause de leur état d'abandon.
mes photographies se caractérisent par leur coté documentaire. J'aimerai aussi en faire pour la presse gallega car à Paris, il y a des correspondants mais pas de photographes.
— Pourquoi préférez vous les photographies en noir et blanc plutôt qu'en couleur ?
Quand on regarde une photographie en noir et blanc, on regarde ce qu'il y a à voir sans être distrait par les couleurs, on se centre plus sur l'image alors qu'en couleur, on peut prendre une belle photo mais en fin de compte, ce qui est beau, ce sont les couleurs.
— Que signifie pour vous la photographie ?
C'est une manière d'être témoin de quelque chose qui a été, d'une réalité. Alors que le peintre peut peindre seul chez lui, parce que ce qu'il peint est issu de son imagination, le photographe doit sortir. Photographier signifie "écrire avec de la lumière", saisir un instant de réalité et le conserver. Il y a beaucoup de photographes qui lors d'un événement important vont tous au même endroit, ils se mettent "en tas". Je ne fais pas comme ça, je n'utilise pas deux cents fois mon index pour faire deux cent fois la même image. Je reste en retrait, j'observe ce qu'il y a à voir et je prend la photo.
— Pour gérer la reproduction de vos oeuvres, je suppose que vous faites partie d'une entreprise ?
Oui, l'entreprise s'appelle Arquemuse et elle est composée de six auteurs. C'est là que nous gérons nos commandes d'auteur, mon département s'appelle Mon Oeil, nous avons aussi créé un centre d'information pour les auteurs, où je donne des cours pour qu'ils sachent vendre leur oeuvres.
— Niki Picalitos , c'est votre vrai nom ou un pseudonyme artistique ?
C'est mon nom d'artiste, mon véritable patronyme c'est Guillán Sánchez.
— Que pensent les Français de la Galice ?
Les français pensent qu'en Espagne il n'existe que les taureaux et les sévillanes et la Galice est totalement inconnue des parisiens. Ils pensent que la communauté autonome gallega n'existe pas ou que c'est la Bretagne.